Quels sons fabrique-t-on, et quels sons entend-on à Bruère-Allichamps ? Comment l'ensemble des sons, qu'ils soient l'effet du travail ou la signature de la nature, la trace de la mémoire ou l'indice des relations humaines, dessine-t-il une appartenance commune à un territoire partagé ?
Comment les sons construisent-ils ce territoire autant qu'ils le révèlent ?
Chaque page de ce site répondra à ces questions. Bonne navigation !
La Bibliothèque de sons vous permettra de réentendre, de mieux comprendre, et peut-être de mieux apprécier les différents sons des lieux où l'on vit, aujourd'hui, à Bruère-Allichamps.
La cave de M. Chabin
Adresse / lieux-dits : rue George-Sand, Bručre
Au centre du vieux Bruère, la cave de Thierry Chabin est un bon exemple de tout ce que la sonorité propre d’un lieu peut induire dans nos comportements et révéler de notre rapport à l’environnement. Cette séquence est ainsi caractérisée par :
la spécificité sonore très marquée d’un lieu -une cave ancienne du vieux Bruère- :
la réverbération
le caractère néanmoins distinctif des sons en présence, de par leur faible intensité
l’herméticité de l’espace, isolé de tous les sons du dehors
la façon dont une situation donnée –la recherche d’un emplacement où hibernent des chauve-souris- se trouve associée à une maîtrise très spécifique du sonore, par un sujet, dans son environnement intime :
par le son de sa voix
par l’intermittence de ses paroles
par la raréfaction de son discours
On pourrait ici parler d’une « production parlée d’une aire de silence »
la façon dont, à l’écoute différée, ce régime sonore se montre apte à créer successivement :
un sentiment d’attente et d’impatience (phase 1)
une impression d’angoisse diffuse, de par l’absence de réponse
un sentiment d’affolement et de peur subite (phase 2)
Le cinéma fait un usage constant de l’expression sonore de la peur et de l’angoisse (cf. Hitchcock, dans L’homme qui en savait trop, la scène du concert et de l’attentat que le spectateur sait devoir se produire lors du coup de cymbale auquel la partition de l’orchestre conduit inéluctablement). La musique classique opère de même, comme souvent chez Beethoven, chez Berlioz (Symphonie fantastique), Prokofiev (Alexandre Newski) ou Berg (Wozzeck).