L'oreille aux aguets

L’oreille aux aguets :

Monsieur Lavalette et les tracteurs

-          Et les tracteurs agricoles ?

-          [M. Lavalette, M.L.] Ah ben ça, les tracteurs agricoles, ça on les entend ! Ca passe, y-en-a !

-          Ce n’est pas le même bruit ?

-          Non ! Tiens, hier y a un Société Française qui est passé…

-          Ah, tiens !

-           Hier, en début d’apr. …avant que je reparte.

-          C’était quoi comme tracteur ?

-          Pff… c’était un gros hein !

-          Vert ?

-           [M. Hardy, M.H.] Vert clair ? Vert foncé ?

-          J’dis c’est quoi ce bruit ?

-          [M.H.] J’les connais moi !

-          Il était bien dans son jus. Et puis je dis « c’est quoi c’te bruit ?

-          [M.H.] Ah, c’est un « soixante-deux » !

-          Et un gros hein ! Je dis « qu’est ce que c’est ? ». Puis d’un seul coup, c’est arrivé, là je regarde… Ah  je dis « Société française » !

-          [M.H.] C’est Louis qu’est là-dessus ?

-          Oui, c’est Louis. Mais les tracteurs, oui, je sais quand Peters il passe : quand c’est Jean-Paul Peters, je sais que c’est lui, parce que avec son… c’est des Massey, qu’il a, oui, je sais que c’est lui, hein, quand il décolle là, je le sais. Après, quand c’est Jean-Jacques Richman avec son John Deere, je sais aussi que c’est lui, parce que le bruit est pas du tout pareil. Ah oui, mais avec les bruits, hein ! Je sais quand Peters il arrive avec son pulvérisateur. Le bruit est pas du tout pareil ! Et je sais quand Monsieur « Poêle à sciure », quand Philippe Thévenet arrive, le bûcheron, avec son tracteur et la grue derrière, c’est encore pas le même bruit. Je sais que c’est lui. Ah je dis « Tiens ! Y a « Poêle à sciure » dans le coin ». Et, c’est des bruits, mais moi je reconnais les bruits, comme cela. Quand mon père il vient avec le tracteur, ah je fais « Ah ! Vlà le père Lavalette qu’arrive avec le tracteur ». Parce que celui-là c’est le seul bruit comme cela dans le coin. Y en a qu’un.

-          [M.H.] C’est comme ton camion, hein ! Ton camion, quand il fait la marche arrière, moi je le reconnais !

-          C’est quel bruit le tracteur de votre père ?

-          Bien, c’est un bruit spécial : c’est le seul qu’il y a dans le coin.

-          C’est quelle marque ?

-          C’est un Holder. C’est un bruit qui est particulier, et je sais : celui-là j’arrive à le reconnaître très bien. Je dis « tiens ! » Moi je dis « le voilà, il arrive, il arrive : il revient avec la charrue, ou autre chose ».

-          [M.H.] Y a deux pistons, je crois, dessus ?

-          Ah non,  c’est un seul. Un seul. C’est un diesel deux temps. C’est un micro-tracteur. Cela entre dans la porte, là. Il est articulé. C’était des tracteurs, normalement, pour faire les vignes. Et le bruit je le reconnais.

Entretien avec M. et Mme Lavalette,

et M. Hardy, Bruère-Allichamps,

le 17 février 2010

Société Française

Une mémoire précieuse :

  le « Société-Française » 

M. Hardy : « Ah, les tracteurs Société Française, çà, euh, au point de vue ancienne…, euh vais-je dire, euh, comment vais-je, euh, pas « histoire », euh, au point de vue « véhicules de collection », ça prend… c’est en train de prendre une ampleur pas possible ! Ah, pas possible ! Ah, si vous m’en trouvez un, moi, je vous l’achète tout de suite ! Les gens, c’est, c’est… c’est… c’est… Faut dire que la Société Française –euh, certains Société Française-, ils en ont sorti que très, très peu ! Tel que le « H.O. », ils en ont sorti moins de cent, je crois bien : trente et quelque ! Alors ils se les arrachent, ils se les arrachent ! Ah oui, c’est pire que les… »

M. Lavalette : « Oui, ça, les Société Française, les Vandeuvre… »

M. Hardy : « Beaucoup moins ! Mais les Société Française, çà monte en exergue, tout à l’heure. Ah oui ! oui, oui, oui ! Euh… Surtout, euh…, les plus vieux : FV 1, 302 -il y en a beaucoup, on en trouve pas mal des 302-, FV1, 401, 402, euh, HO, bien, forcément, et le… A1 ! Non, le…, les premiers, c’est les H… ».